28 avril 2010

Le saviez-vous : pourquoi la confection de BoXoN est si longue ?


Tout simplement car, contrairement à une idée reçue honteusement répandue, la revue BoXoN n'est pas photocopiée mais recopiée, reproduite minutieusement à la main, page à page, par les moines sup-copistes.

Le moine copiste est un moine rattaché à des fonctions particulières. À l'époque où l'imprimerie n'existait pas encore, soit avant l'an 1450, ce moine avait pour tâche de recopier des livres. Globalement disparue cette fonction est toutefois encore exercée par la communauté monastique lyonnaise de Sup-copy. Le moine sup-copiste s'adonne à cette occupation, qui constitue un travail long et minutieux, afin de rendre les oeuvres recopiées accessibles à la poignée d'individus capables de lire BoXoN. Les moines sup-copistes apparaissent ainsi comme de véritables professionnels dans la diffusion du savoir. Il faut remarquer que cette fonction de sup-copiste présente de grands points communs avec celle des scribes, notamment ceux de l'ancienne Égypte. Outre leur rôle d'écrivains publics, ces lettrés ont pour attribution de copier diverses catégories de textes. Ces derniers couvrent les domaines religieux, administratif, juridique ou privé. Pour assumer comme il se doit cette haute fonction, les scribes se doivent de connaître diverses formes d'écritures, dont certaines sont très stylisées. En Europe, pour des raisons de délai d'exécution face aux méthodes modernes (notamment l'imprimerie inventée par Monsieur Gutenberg) les moines sup-copistes sont ainsi rarement sollicités de nos jours sinon pour la confection de la revue BoXoN.

Personnes cultivées - à l'instar de leurs homonymes égyptiens -, ils copient surtout des textes poétiques. Pour exécuter leur travail, les moines sup-copistes sont supervisés par un armarius-cabutus. Ce dernier était un individu appartenant à la communauté monastique, qui a pour mission de garantir la qualité des manuscrits réalisés. Véritable chef d'équipe pour les sup-copistes, l'armarius-cabutus est appelé à jouer sur plusieurs fronts. Il désigne d'abord qui sera en charge de quoi. Il met à la disposition de chaque moine sup-copiste ce qu'il lui faut de matériels pour réaliser sa part de travail.


L'armarius-cabutus repasse sur les copies réalisées par ses subordonnés, afin d'y détecter les fautes d'orthographe, ou d'éventuelles infidélités par rapport à l'oeuvre originale. Le moine sup-copiste vaque à sa tâche de reproduire des oeuvres, à titre de travail intellectuel, comme certains de ses confrères s'occupent des champs ou de la forge, pour remplir leur dû en travail manuel. Il exécute la copie dans le calme du scriptorium, entouré d'autres moines chargés de la décoration, de l'enluminure ou de la reliure des livres. La copie sont exécutée avec une plume d'oie biseautée, que le moine trempe dans de l'encre. Le scriptorium tient également lieu de bibliothèque, où toutes les oeuvres du monastère sont conservées. Nous avons déjà parlé du rôle que tenait le moine sup-copiste dans la diffusion du savoir. En fait, c'est uniquement grâce à son travail que les numéros de BoXoN peuvent passer de main en main. Les écrits originaux étant jalousement gardés dans l'enceinte du scriptorium, 13 quai Pierre Scize, à Lyon. D'un autre côté, le fait de copier des livres permet aux moines affectés à la tâche de s'instruire sur le contenu qu'ils reproduisent.



Voilà pourquoi, un numéro de BoXon confectionné en janvier ne pourra être entre les mains d'un lecteur avant octobre ou novembre. En raison de notre religion particulière, le bartelbisme, nous sommes les derniers au monde à faire encore travailler cette confrérie monacale & minutieuse.

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